Traditionnellement, trois choses se transmettaient de mères en filles : le linge, la vaisselle et les bijoux.
Symbole de féminité, mais aussi de richesse et de mémoire familiale, cet héritage symbolisait le rapport à l’intime (le trousseau / le linge de corps) et au social (les arts de la table) ; le bijou venant à la jonction privé - public.
“C’est au moment de « l’union sacrée » que s’opérait cette transmission. On pourrait penser cette coutume disparue ; or, à en croire Claudette Schwarz*, cette tradition s’est seulement transformée : « la rupture dans la tradition s’est produite dans les années soixante, quand le départ des filles de la maison parentale a cessé de coïncider avec le mariage et que le concubinage a commencé à se généraliser... d’un côté la femme traditionnelle, de l’autre la femme indépendante ...
Aujourd’hui, à l’inverse, les filles de ces femmes «modernes» disent vouloir renouer avec la tradition : elles achètent pour leurs propres filles des pièces de linge, version moderne du trousseau.”
Claudette Schwartz, ethnologue, documentaliste au service économique de «Libération»
Car on échappe difficilement à son patrimoine familial : matérialisé ou non, il nous enchaîne dans cette transmission.