L’Art (Déco) et la Manière - Toiles de Mayenne - La lettre de la Manufacture

L’Art (Déco) et la Manière - Toiles de Mayenne - La lettre de la Manufacture

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Toiles de Mayenne - La lettre de la Manufacture : Une histoire FrançaiseToiles de Mayenne - La lettre de la Manufacture : Une histoire Française

L’Art (Déco) et la Manière. Naissance de l'imprimé Stella.

Lancer un nouveau tissu et en l'occurrence un imprimé est un processus bien plus long que ce que l’on pourrait imaginer.

Du dessin à l’arrivée en boutiques, il peut facilement se passer un an.

D’où viennent les nouveaux dessins ?

Le dessin d’un motif imprimé peut être une création totale, comme un tableau. C’est par exemple le cas de notre grand motif Eden créé par Clotilde Boutrolle. Mais ce peut être aussi la réédition d’un dessin ancien, issu d’archive.

C’est le cas de notre dessin Stella dont nous allons vous raconter la genèse et le lancement.

Lors d’un salon dédié à la création textile, la Directrice de création de Toiles de Mayenne, Clotilde Boutrolle, a repéré parmi des milliers de dessins, une authentique gouache des années 30. La décision de la sélectionner et l’acheter n’est pas immédiate, il faut un peu de temps pour prendre la décision. Les coloris de ce dessin original sont particulièrement saturés de bleu et n’aident pas à se projeter, mais le mouvement tournant des motifs floraux est harmonieux et les bourgeons traités en forme d’amandes allongées apportent beaucoup de vivacité et de personnalité.

Le dessin est donc sélectionné et acheté quelques jours plus tard par Toiles de Mayenne.

De la gouache originale au tissu Stella

La couleur, une étape cruciale

Commence alors le travail de coloriste. 

Pour colorer un dessin, il faut tenir compte de l’impact des couleurs entre elles en fonction de leur proportion sur le motif. Certaines sont des éclats, d’autres servent de fond pour mettre en avant les autres qui “dessinent” le motif. L’ensemble se doit d’être harmonieux et vibrant bien entendu.

En partant des inspirations de la collection, du thème que l’on s’est donné et de son ambiance colorielle globale, les premières harmonies apparaissent.

Des images, des tableaux, des rubans, des fils, des objets même parfois, servent de point de départ à la mise en couleur et sont traduits en touches gouachées. On sait également quel segment chromatique de la collection nécessite d’être complété. 

Ce travail est fait dans l’atelier de Clotilde Boutrolle et affiné à la manufacture de Fontaine-Daniel avec l’équipe marketing. 

Du dessin au tissu, les étapes de l’impression

En parallèle de la mise au point des futures couleurs commence, chez l’imprimeur, le travail technique de transposition de la gouache originale en numérique pour pouvoir travailler la séparation des couleurs sur écran. Il faut parfois revoir les groupes d’aplats qui porteront la même couleur à l’impression.

Ce travail numérique se prépare chez l’un des meilleurs imprimeurs français, partenaire et voisin de Toiles de Mayenne puisqu’il est situé à Laval. Cette manufacture réputée imprime depuis 1881 les collections des éditeurs de tissu d’ameublement les plus connus.

La graphiste sépare les couleurs pour pouvoir simuler les différentes colorations à l’écran. Contrairement à l’impression définitive qui sera réalisée au cadre, les essais sont imprimés en numérique grâce à une imprimante textile dernière génération.  

Cette étape permet de visualiser à taille réelle le rapport du dessin et l’effet des coloris. C’est aussi le moment de confronter le motif et ses déclinaisons avec le reste des autres nouveautés de la collection, on modifie, on ajuste une teinte éventuellement et enfin, on sélectionne l’essai qui sera édité.

Vient le moment de choisir sur quel support le motif sera imprimé. D’un support à l’autre, lin, coton, métis, le motif peut se diluer ou au contraire prendre plus de contraste, c’est un choix à faire selon l’univers où l’on souhaite le placer. 

Technique traditionnelle ou ultra-moderne, les deux ont leurs avantages

Revenons sur le type d’impression. Il en existe 2. Dans le cas de Stella, ce sera une impression traditionnelle, c’est-à-dire au cadre. 1 cadre par couleur. C’est une impression qui demande un fort investissement au départ puisqu’il faut graver tous les cadres. En revanche c’est une méthode qui imprègne à cœur la fibre textile, ce qui veut dire que les tissus peuvent être utilisés en sièges et canapés, en plus de l’usage premier en rideaux et coussins. 

L’impression numérique permet l’usage d’un nombre de couleurs illimité, des effets de flous, transparence et dégradés aquarellés. Elle est de très bonne qualité pour des rideaux ou des coussins. Dans l’habillement, de plus en plus de textiles sont imprimés avec cette technique qui ne pose pas de problème au lavage.

Chacune de ces deux techniques a ses avantages et ses spécificités. 

Le dessin Stella étant particulièrement animé et foisonnant, et la couleur couvrant la totalité du tissu d’une intensité forte pour soutenir les particularités du dessin, nous avons opté pour une toile de coton assez lourde et une solidité suffisante pour pouvoir l’utiliser sur des sièges.

La couleur, fil conducteur entre les éléments d’une collection

Au moment du travail de coloration de ce motif Stella, dans l’atelier de tissage de la Manufacture, une bayadère de lin est en cours de tissage. Elle va être l’un des éléments phare de la collection à venir, il est donc décidé de travailler pour Stella, une harmonie répondant aux rayures tissées d’Etretat.

D’une manière générale, une même teinte n’a pas le même rendu sur du lin ou du coton. Plutôt que de chercher à coller au plus près et à assortir exactement chaque nuance, le travail de coloration “coordonnée” se fait en harmonies et en réponses de vibrations.

Pas de copié-collé en couleur mais des tonalités qui se complètent en jouant sur les vibrations et les variations d’intensité. De ce fait, si les deux tissus se rencontrent dans une même pièce, ils se répondront avec subtilité sans lasser l’œil et participeront avec raffinement à la richesse du décor.

Stella étant un dessin caractéristique des années 30, il était logique de lui ajouter une coloration typiquement Art Déco. Cette tendance, réinterprétée par les décorateurs de notre époque, est actuellement très présente dans le paysage visuel. Avec en tête les univers de Jeanne Lanvin et son décorateur Armand-Albert Rateau, ou les ensembles d’Emile Jacques Ruhlmann, une 2ème harmonie poudre sur fond noir est tout naturellement entrée en collection.

Stella est proposé dans 4 coloris : multicolore, jaune vermeil, bleu canard, rose et noir et vous pouvez le découvrir “en vrai” dans chacune de nos boutiques.

Toiles de Mayenne - Fabrication Française

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